Plus qu’une action symbolique cette expérience unique, de par son ampleur, permet d’économiser l'énergie mais aussi d’expérimenter une nouvelle approche de l’usage de l’éclairage, tout en redécouvrant une dimension nocturne des plus sereines.
Une nouvelle science de la nuit
A l’origine, les astronomes plaidaient pour réduire la pollution lumineuse afin de pouvoir mieux observer la voûte céleste. Par la suite, les spécialistes de la biodiversité, se sont intéressés aux bénéfices d’un éclairage plus sobre pour les espèces végétales et animales ainsi que sur notre santé. Les instigateurs de ce projet, Eric Achkar, ingénieur et Président de la Société Astronomique de Genève et Pascal Moeschler, hydrogéologue et biologiste ont été surpris par l’intérêt croissant pour leur champ d’études, lors de leurs nombreuses conférences sur la pollution lumineuse. En effet, cette approche durabilité touche de nombreux thèmes populaires tels que l’utilisation des ressources naturelles, l’énergie, la biodiversité, la beauté du ciel étoilé, la santé avec une dimension sociale et philosophique.
Toujours à Genève, Eric Achkar et Pascal Moeschler ont créé une nouvelle discipline baptisée la « noctilogie », science de la nuit. Son but est de donner un toit commun dans l’analyse des processus nocturnes, avec une approche multidisciplinaire. Ils espèrent que l’expérience genevoise « La Nuit est Belle » inspirera le reste du monde et se réjouissent de cette deuxième édition.
La maîtrise de l’éclairage en ligne de mire
L’objectif de « La Nuit est Belle » ne vise pas à plonger des centaines de milliers de personnes dans l’obscurité ! Au contraire, la démarche s’inscrit dans la modernité. La noctilogie a en effet pour ambition, de mieux intégrer l’éclairage dans les nouveaux projets et faire changer le regard de la société sur le rôle central de la nuit sur le vivant.
“Le seul objectif de la réduction de la consommation d'énergie est restrictif " souligne Eric Achkar. "Il faut aussi penser à la qualité d’un éclairage nocturne : éclairer le sol plutôt que le ciel, éviter la lumière bleue qui rappelle au vivant le ciel bleu diurne et qui est donc un faux signal pour la biodiversité, etc. Les espèces sont leurrées et se comportent comme en pleine journée.”
« La Nuit est Belle » est également une invitation pour les urbanistes et les architectes, à intégrer les impacts de la lumière dans leur réflexion globale de leurs futures réalisations, Comme cela se fait déjà pour l’eau et l’énergie.
Pascal Moeschler conclut : "Chacun peut simplement se joindre au mouvement en réduisant son impact lumineux vendredi 21 mai au soir. Durant la nuit, il sera tout aussi intéressant d’étudier ce qui se passe devant sa porte qu’aux confins de l’Univers”
Pour en savoir plus sur cette action :
Site officiel de « La Nuit est Belle » / Reportage la noctilogie sur Youtube